Et si philosopher nous aidait à mieux diriger ? C’est la question que nous a posée Laura Lange lors de notre dernière session GERME. Nous sommes partis d’un vers de La Fontaine pour interroger nos représentations et nos certitudes. Parce que rendre les mots vivants, c’est aussi les rendre motivants. « Nul engagement là où le langage ment. » Cette phrase résonne dans un monde saturé d’injonctions et de réponses immédiates. Prendre de la hauteur pour se rendre davantage auteur : penser, c’est dire non ; réfléchir, c’est interroger ce que l’on croit. Sortir de son « bocal » pour regarder autrement, avec la fraîcheur d’un enfant et les ressources d’un adulte. Ce que l’on voit dépend de ce que l’on sait. Comment faire société si nous ne voyons pas tous la même chose ? La curiosité devient alors une qualité déterminante. Oser observer, questionner, déplacer son regard. Une ressource précieuse dans les transformations que vivent nos organisations. Les fables de La Fontaine offrent un terrain d’entraînement inattendu : la fourmi qui planifie, la cigale qui crée, le lièvre qui court sans objectif, la tortue qui avance avec lucidité. Une leçon pour l’entreprise : sans raison d’être, nulle raison d’en être. J’en retiens une humilité active, une curiosité saine, une hauteur juste. Et la conviction que philosopher reste un moyen puissant d’agir autrement. Merci à Laura Lange et au groupe GERME des Racines et des Germes pour cette respiration intellectuelle.